samedi 11 février 2012

Sylvie Kandé

28 AVRIL 2011




Sylvie_Kande

Sylvie Kandé est née à Paris d’une mère française et d’un père sénégalais et réside à New York. Elle s’intéresse principalement aux nouvelles identités produites par la traite esclavagiste, les migrations et conversations entre l’Afrique et l’Occident. Ancienne élève d’hypokhâgne et khâgne au lycée Louis-le-Grand, elle est Associate Professor à SUNY Old Westbury, où elle enseigne en tant qu’Africaniste. Elle est titulaire d’une maîtrise de lettres classiques (Paris IV- Sorbonne) et d’un doctorat de troisième cycle en histoire africaine (Paris VII) écrit sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch. De 1994 à 2001, elle a construit le programme d’études francophones à NYU et y a reçu une médaille d’enseignement, le Golden Dozen Teaching Award. Elle a dispensé des cours dans plusieurs autres universités américaines, notamment à Stanford University, the New School, Rutgers University et CUNY. En 2007 et 2008, elle a enseigné dans le cadre d’un séminaire d’été au Schomburg Center for Research in Black Cultures (le Mellon Humanities Summer Institute).

Elle a en outre participé à de nombreuses rencontres universitaires, parmi lesquelles le colloque des Études Françaises du 20ème siècle à Stanford U. (1995), Yari Yari à NYU (1997), le cinquantenaire de Présence Africaine à Paris (1997), le colloque “Fighting back: African Strategies against Slave Trade” à Rutgers U. (2001), “The African-Latin American Interface” à SUNY-Plattsburg (où elle a fait le discours d’ouverture), le centenaire de Richard Wright à l’Université Américaine de Paris (2008) et la commémoration organisée à Columbia University autour d’Abdoulaye Sadji (2010).

Elle est l’auteur de trois ouvrages, Terres, urbanisme et architecture ‘créoles’ en Sierra Leone, 18ème-19ème siècles (Paris: L’Harmattan, 1998), Lagon, lagunes, Tableau de mémoire, un texte de prose poétique paru en 2000 chez Gallimard, avec une postface d’Edouard Glissant et La quête infinie de l’autre rive. Épopée en trois chants, Gallimard 2011. Un extrait de Lagon, lagunes a été anthologisé par Alberta Learning Center Resources (Canada) et un autre mis en scène par Momar Kane au Théâtre du Lucernaire à Paris. Elle a dirigé l’ouvrage intitulé Discours sur le métissage, identités métisses. En quête d’Ariel (Paris: L’Harmattan, 1999) – produit d’une conférence qu’elle avait organisée à NYU en 1997. Elle a aussi publié avec Marc de Gouvenain la traduction française d’un recueil de nouvelles de l’écrivaine aborigène Alexis Wright sous le titre Le Pacte du serpent arc-en-ciel (Actes Sud, 2002).

Ses nombreux essais comprennent une critique du film d’Haile Gerima, Sankofa; une étude du symbole dogon adopté par les éditions Présence Africaine; une analyse des poèmes écrits par Aimé Césaire et Nicolás Guillén en hommage à Emmett Till et un commentaire sur la notion de caste dans l’oeuvre d’Ahmadou Kourouma, paru dans Medievalism in the Postcolonial World: The Idea of the “Middle Ages” outside Europe (John Hopkins U., 2009). Son essai intitulé “Jazz et littérature francophone”, publié dans Mots Pluriels, a été sélectionné pour l’Oxford Text Archive, un corpus utilisé comme ressource pour l’enseignement du français et pour l’étude des caractéristiques de l’expression écrite française. Un autre essai intitulé "Africa and the European Renaissance" a été publié dans la Cambridge History of African & Caribbean Literature. Elle écrit régulièrement des articles et des compte-rendus de lecture pour des journaux, des encyclopédies et des sites web.

Ses nouvelles et ses poèmes ont paru dans des revues telles que Callaloo, Europe, La Nouvelle Revue Française, Le Nouveau Recueil, Ponts/Ponti, Transition ou dans des anthologies – A Rainbow of Praises (Blind Beggar Press, 2004) et The Picador Book of African Stories (Macmillan, 2000). Elle a obtenu un 1er prix de fiction courte pour une nouvelle publiée dans Bananafish et a souvent été invitée à lire de ses textes, notamment par le Kennedy Center for Performing Arts (Washington D.C.), par Columbia University, à Saint-Louis (Missouri) pour “A Reading of African Diaspora Poets” sponsorisé par la Ford Foundation et par la Maison de l’Amérique latine et à La Hune (Paris). En 2000, elle a été l’invitée de FestAfrica à Lille, et celle de la Semaine de la Francophonie qui s’est tenue à Milan en 2006. Elle a participé à Africajars en France en 2010.

Elle est membre du Pen American Club et dirige la collection “Mots et Mémoires” aux éditions Phoenix.

La quête infinie de l'autre rive. Paris: Gallimard, 2011. (120p.). ISBN: 978-2-07-013211-9. Epopée en trois chants.






Ils rament désormais sans chanson ni ahan
Depuis combien de temps... savoir... combien de saisons...
depuis combien d'îles-mirages apportées par les vents
ramaient-ils repus de roulis et gavés d'embruns...
Mémoire brouillée de ce-que-c'est-d'avoir-les-pieds-sur-terre
et paupières en chamade
ils ne se soucient plus à présent que de la vague qui va
se dérobe
et revient


« La quête infinie de l'autre rive évoque ceux qui, par goût de l'aventure, soif de connaissance ou nécessité économique, se lancent en pirogue sur l'Atlantique. Hier, ils étaient des milliers qui, sous la conduite d'Aboubakar II, alias Bata Manden Bori, mirent le cap sur l'Amérique ; aujourd'hui ils sont des dizaines de milliers, qui, dans l'espoir d'atteindre l'Europe, s'embarquent audacieusement sur l'océan. En filigrane, le texte s'interroge sur la possibilité d'une histoire autre, si les expéditions malinké avaient, avant Christophe Colomb, "découvert" l'Amérique. » (Sylvie Kandé. Quatrième de couverture)
Posté par soleyi

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